La Chapelle en photos...

LES ORIGINES

Nom ancien : GLANDUNUM

dunum établissement fortifié entouré d’une palissade, d’un fossé… glan ruisseau aux eaux claires

Le nom ancien (celte) du village est aujourd’hui porté par le Glandon. Le ruisseau du Glandon prend naissance à Bresse, traverse une partie de la forêt de Bragny, met en eau le bel étang du Roivre, puis court se jeter dans la rivière de Grosne.

Noms présents dans le cartulaire de l’abbaye de Cluny

910 Villa Glandunum Mariae de Bragnedo

926 Capella de Bragnedo

944 Villa Capella

En 1040 apparaît pour la première fois le patronyme complet Bernardus de Capella, Bernard de La Chapelle, seigneur essarteur, descendant du lignage des Aquin apparenté aux Garoux, maîtres de la forteresse de Brancion.

Noms présents dans les pancartes de l’abbaye de La Ferté

Braeniacus

Brancinnianus in Pago Cabillonense cum cappela in honore Sanctae Dei Genitrix (Bragny, en pays Chalonnais, avec une chapelle en honneur de la Sainte Mère de Dieu)

Au temps des seigneurs de Sampigny Capella Braigniaci

Au temps des seigneurs de Simon Capella de Braigny

Dans le terrier de Jéhan Tapin La Chapelle de Bragny

Patronymes cités sur le terrier Thomas de Vulpie

Jéhan et Guillaume Rabu

Claude Bruhet

Claude Gezzeault

Chapelle toponyme issu du latin populaire « capella », venant de « cappa », endroit où l’on gardait la chape (le manteau) de Saint Martin. La première « chapelle » fut créée par Charlemagne, dans son palais d’Aix, qui y déposa la précieuse relique, d’où « Aix la Chapelle ». L’empereur christianisateur institua également l’office de « chapelain ». Par la suite, ce terme désigna un lieu de culte secondaire.

Les premiers seigneurs de La Chapelle sont issus du lignage des Aquin, possessionnés dans l’Autunois, le Chalonnais et le Mâconnais et la région de Saint-Gengoux.

954 Constantin

987 Engela et ses cinq fils : Aydoard, Achin, Guy, Milon et Bernard

1042 Bernard, seigneur de La Chapelle

1150 Symon de la Chapelle, son fils Gautier. Une de ses filles épouse Artaud de Sailly,

une autre Bernard de l’Isle

Josseran de La Chapelle, Atton et Girard, neveux de Lébaud de Nanton

1155 Bohémond de La Chapelle, chevalier, son épouse Dannon, son fils Guy

Richard de La Chapelle, époux de la nièce de Pierre 1er , évêque de Chalon

(famille de saint-Marcel)

Guy, fils de Richard

Barthélémy et Hugues, chanoines de l’Eglise Cathédrale de Chalon

Raoul, alleutier (l’alleu est une libre propriété), Bernard prévôt (les prévôts sont des ministériaux qui représentent le seigneur, perçoivent les redevances, contrôlent la bonne exécution du pouvoir de police…)

Constantin, époux de Giberge, fille de Filalin

Organisation de la seigneurie de Bernard de la Chapelle en 1040

Pars indominicata Manse seigneurial (mansus indominicatus) ou « réserve »

Composition :

Un centre appelé « curtis » (périmètre de la demeure seigneuriale) Des dépendances « appendicia » à La Chapelle, parmi elles, ce qui fut appelé « les dépendances du château » : domaine d’Amour, domaine Goujon, domaine de Chassignole, domaine Leduc et domaine Carré. À chaque domaine est associé le patronyme de la famille l’exploitant au moment de l’écrit le mentionnant. Amour est un très ancien prénom, issu de la célèbre légion Thébaine (soldats christianisateurs) massacrée au III° siècle dans le Valais suisse. Origine également du prénom Maurice notant un personnage au teint semblable à celui des Maures. Ce prénom est devenu nom de famille, encore bien présent dans la région. Il en est de même pour les patronymes Gougon, Leduc et Carré. Quant au terme Chassignole, il provient de l’étymon latin « cassanus » notant le chêne, avec une finale franco-provençale en « ole ». On peut traduire par le domaine du chêne. Sans doute un beau spécimen, « chêne sentinelle » s’était-il échappé du Grand Bragny. Nombre d’arbres « repères » servirent ainsi à nommer des lieux-dits. Pars massarica Bernard de la Chapelle est seigneur du village en 1040. Peu de temps auparavant, de 1030 à 1033, sévit en Bourgogne une effroyable famine. Elle fut racontée par le moine Glaber alors qu’il résidait à Cluny, et qui écrit que la faim fut telle que les humains consommaient des pains de glands, des racines, et même de la chair humaine. Elle fut vendue, cuite, sur le marché de Tournus. Le coupable fut brûlé en place publique, les restes inhumés en terre consacrée. Mais ils furent déterrés lors de la nuit qui suivit… pour être mangés… Retrouvons Hildebold exploitant le domaine de Chassignole. Quelles redevances va-t-il devoir verser au prévôt, qui en gardera quelques unes en paiement de ses services, puis transmettra le reliquat au seigneur essarteur du village.

Le cens

Cette redevance concerne toutes les terres, même celles dont le paysan s’estime le légitime propriétaire et qu’il peut vivre et transmettre (alleu). En fait, il n’en a que la possession utile tandis que le seigneur en conserve la possession éminente.